Étude sur les flux financiers illicites dans le secteur extractif au Burkina Faso

Résumé analytique

La forte exposition du secteur extractif aux flux financiers illicites (FFI) et surtout la situation sécuritaire difficile a obligé le gouvernement à entreprendre des actions afin d’assécher les sources de financement du terrorisme à travers la lutte contre les principaux circuits de transfert illicite des revenus. Au nombre des actions entreprises figurent notamment l’étude sur les FFI dans le secteur extractif qui contribue à la mise en œuvre du Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PA-SD) en son pilier 3 : « Refonder l’État et améliorer la gouvernance ».

Elle contribue également à l’effort global pour la mesure de l’indicateur 16.4.1 des ODD : « Valeur totale des flux financiers illicites entrants et sortants ».

L’objectif général de cette étude est de contribuer à la réduction des FFI dans le secteur extractif au Burkina Faso.

De façon spécifique, il s’est agi de :

• Réaliser un diagnostic des sources de FFI existant dans le secteur extractif (principaux facteurs, principaux canaux…) ;
• Fournir un aperçu des principales formes d’économies criminelles dans le secteur extractif ;
• Donner une estimation du montant des FFI du secteur extractif ;
• Proposer un plan d’action pour réduire les FFI dans le secteur extractif.

Méthodologie de l’étude

L’approche et les méthodes utilisées ont été participatives, itératives et conformes aux techniques scientifiques. L’étude a été menée de novembre 2022 à novembre 2023 avec la collaboration de la CNUCED et de l’INSD. Les données primaires ont été collectées auprès d’acteurs institutionnels et artisanaux. Les données secondaires proviennent notamment d’articles scientifiques, de rapports et de la base UN Comtrade.

Résultats clés

• Typologies identifiées : vol de métaux précieux, commercialisation illégale de l’or, blanchiment, fraude fiscale.
• 119,457 milliards FCFA d’infractions entre 2018 et 2022.
• Estimations globales des FFI (2012–2021) : 4 926,14 millions USD, soit 2 774,59 milliards FCFA.
• Or responsable de 61 % des FFI.
• Les FFI dépassent les recettes minières sur plusieurs années : 118,28 % en moyenne sur 2015–2021.
• Le montant des flux financiers illicites est équivalent à la valeur de construction de 15 867 centres de santé et de 88 589 écoles primaires.

Recommandations clés

• Élaborer une stratégie nationale de lutte contre les FFI.
• Renforcer les capacités des institutions de surveillance.
• Évaluer les titres miniers et surveiller les cessions.
• Encadrer l’orpaillage et la commercialisation artisanale.
• Impliquer les universités et la société civile.
• Digitaliser la gestion du secteur et améliorer la transparence.

L'étude est également disponible sur le site web de l'ITIE-BF.