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Le Burkina Faso injecte la thérapie ITIE dans son secteur minier

Au cours de la décennie précédant l'an 2000, les citoyens de mon pays, le Burkina Faso, ont suivi avec grand intérêt le développement des secteurs de l'or, du diamant et du pétrole dans les autres pays africains riches en ressources. Un grand nombre de ces pays africains ont été le théâtre d'agitation et de troubles sociaux exacerbés par la mauvaise gestion des richesses en ressources naturelles. Au plus fort, ils ont même subi les horreurs d'une guerre civile prolongée, qui trouvait ses racines dans la malédiction des ressources.

Lorsque j'étais journaliste pour le quotidien Sidwaya (En Français : La vérité a éclaté) et dans le cadre de mon travail au bureau du développement, j'ai appris l'existence de l'ITIE lorsque la gestion des ressources naturelles est devenue une question d'actualité majeure. Après tout, qui parmi nous souhaiterait que les expériences négatives de ma région se produisent dans son propre pays ? Personne, assurément. Et qui pourrait connaître les risques auxquels son pays doit faire face, comprendre les dangers générés par une distribution inéquitable des ressources et rester passif, en attendant que le pire se produise ? Là encore, personne. Je suis fier de déclarer que le Burkina Faso s'est résolu à éviter la malédiction des ressources.

J'ai été le témoin du développement de l'ITIE dans mon pays et je savais que je voulais contribuer plus concrètement au processus, j'ai donc présenté ma candidature pour le poste de Chargé de Communication au secrétariat national. Ma première impression était que l'ITIE pourrait améliorer la gouvernance du secteur minier au Burkina Faso et qu'à l'aide d'une bonne gestion des revenus de ce secteur, nous pourrions réduire le niveau de pauvreté. J'ai toujours cru que pour que l'ITIE soit un succès, il avait besoin de la contribution de chaque composante de la société, en particulier des communautés rurales qui sont souvent installées à proximité des exploitations minières. J'ai pensé que mon expérience dans les communications serait utile pour inciter les personnes à participer dans les processus de l'ITIE. 

« Il vaut mieux prévenir que guérir » , et le Gouvernement de mon pays semble avoir compris cette affirmation en ayant décidé très tôt (fin 2007 - début 2008) de commencer le combat pour une exploitation sûre des ressources minérales du pays. Le Burkina Faso a saisi rapidement l'ITIE pour empêcher la corruption, l'agitation et les conflits qui peuvent se produire lors de la mauvaise gestion de mannes d'exploitation minière importantes, ainsi que pour stimuler le lancement du secteur minier. En effet, le secteur minier du Burkina Faso, mis à part quelques anciens projets d'exploitation minière développés lors de la période post-coloniale en Afrique, a connu un effondrement. Nous connaissons depuis la fin de l'année 2007 une renaissance de l'exploitation minière avec l'ouverture de la mine de Taparko (Société des Mines de Taparko : SOMITA) au Centre Nord du pays. D'autres mines ont depuis ouvert à Kalsaka (Kalsaka Mining, désormais fermée) au Nord, Inata (Société des Mines de Belahouro : SMB) au Sahel et la Burkina Mining Company (BMC) au Centre Est. Aujourd'hui, il existe plus d'une douzaine de sociétés d'exploitation minière industrielle en opération et/ou en construction dans le pays.

L'ITIE n'est pas une clé magique mais un robuste tournevis

Je voulais que les citoyens de mon pays réalisent que l'ITIE n'est pas une clé magique qui s'ouvre sereinement sur la route de brique jaunes de la bonne gouvernance et qui se referme automatiquement devant tout malentendu ou conflit dans l'industrie extractive. L'ITIE est plutôt comparable à un robuste tournevis qui aide les pays à engager la communication entre les parties prenantes, là où existait auparavant une absence de dialogue, et à assurer une surveillance consensuelle de l'industrie extractive. C'est un outil pour optimiser les avantages de l'exploitation des ressources naturelles à travers la transparence et la responsabilité.

À l'avenir, le Burkina Faso prévoit de tirer le meilleur profit de l'exploitation de son potentiel minéral en injectant une dose de « thérapie ITIE » dans son secteur minier. Les recettes du secteur minier burkinabé constituent environ 15 % des recettes totales du gouvernement. Il est important que des mécanismes soient développés pour optimiser davantage les recettes de l'exploitation minière en assurant une meilleure surveillance ainsi que pour accroître les profits de l'exploitation minière. Optimiser les recettes de l'exploitation minière au moyen de l'ITIE signifie prendre des mesures pour éviter la perte de recettes due au détournement ou à la corruption. Cela entraînera également une meilleure surveillance de l'utilisation des recettes pour assurer qu'elles soient utilisées pour profiter à long terme aux générations actuelles et futures. 

Le Burkina Faso doit continuer à utiliser l'ITIE pour s'armer de véritables outils efficients et efficaces pour établir des réformes. Mais les réformes à elles seules ne sont pas suffisantes. L'ITIE du Burkina Faso a travaillé dur pour informer et encourager la société civile à participer au Processus ITIE. Ce travail a commencé à porter ses fruits et les individus sont de plus en plus déterminés à prendre part après une longue période de « quarantaine » politique loin de la sphère décisionnelle. 

Les citoyens font désormais pression pour faire reconnaître leur droit à déterminer et à bénéficier directement des investissements réalisés avec les recettes de l'exploitation minière. L'ITIE du Burkina Faso soutient ces avancées en rendant les informations contenues dans les Rapports ITIE accessibles sous différents formats au plus grand nombre de personnes possible.   

Kimsegninga Savadogo travaille depuis 3 mois au Secrétariat international de l'ITIE où il a contribué aux efforts de l'équipe de communication pour soutenir les stratégies de communication des pays membres de l'ITIE. 

Pour en savoir plus sur l'ITIE au Burkina Faso, visitez la page du pays sur eiti.org or Site web de l'ITIE au Burkina Faso