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Les ministres africains approfondissent les discussions sur la transition énergétique

Questions et recommandations du deuxième Dialogue ITIE sur l'énergie, tenu au Cap, en Afrique du Sud

Le 5 octobre 2022, un groupe de ministres africains s’est réuni dans le cadre du Dialogue ITIE sur l’énergie, en marge de la Semaine africaine du pétrole, pour discuter de l’amélioration de l’accès à l’énergie et de la sécurité énergétique à la lumière de la transition énergétique. La discussion faisait suite à un échange similaire tenu en novembre 2021.

La séance a été co-modérée par Francess ALGHALI, membre du Conseil d’administration de l’ITIE et ministre d’État au cabinet du vice-président de la République de Sierra Leone et Gisela GRANADO, directrice des politiques au Secrétariat international de l’ITIE. Des ministres et des hauts fonctionnaires du Bénin, du Ghana, de Madagascar, de Mauritanie, de Namibie, du Sénégal, de la Sierra Leone, du Tchad et d’Ouganda, ainsi que des représentants de l’Union africaine, de la Banque africaine de développement et du Département américain de l’énergie ont assisté à la réunion.

Solutions sur mesure

Il est ressorti des discussions que les pays africains se situaient à des niveaux et des ambitions différents en matière d’accès à l’énergie ; toutefois, un consensus général s’est dégagé sur la nécessité pour les pays africains de trouver des solutions innovantes et localisées pour améliorer l’accès à l’énergie propre. Les points suivants ont été documentés en tant que questions clés :

  • L’accès à une énergie propre et abordable demeure un défi dans les pays africains et cet obstacle constitue une entrave à l’industrialisation. Il a été noté que la plupart de la population africaine dépendent de la biomasse en tant que principale source d’énergie.
  • La transition énergétique entraînera une augmentation de la demande en minéraux critiques, dont une majorité proviendra d’Afrique. Afin de bénéficier de ce boom, la transformation et la valorisation de ces minéraux doivent se faire en Afrique.
  • L’Afrique ne peut pas se développer sans l’exploitation du pétrole et du gaz car ces revenus sont nécessaires pour être générer des fonds pour l’investissement dans l’énergie verte.
  • Il a été noté que, bien que les émissions en Afrique soient faibles, le continent supporte inévitablement le poids du changement climatique. L’Afrique continuera d’exploiter son pétrole et son gaz en utilisant des technologies pour réduire les émissions, telles que la capture du carbone, tout en développant l’utilisation d’énergies renouvelables.
  • Il a été reconnu que le marché international du pétrole et du gaz africains diminuera à mesure que le monde tend vers la décarbonisation, il est donc important pour le continent de développer ses marchés domestiques sur le continent.
  • Compte tenu de la baisse du financement des nouveaux projets pétroliers et gaziers, et du financement incertain ou conditionnel des projets d’énergie renouvelable, il est impératif que les pays africains s’unissent pour trouver d’autres sources de financement.

Perspectives partagées

À l’issue du dialogue, le résumé suivant de la discussion a été présenté par le Secrétariat international de l’ITIE au nom des participants et accepté en tant que position de consensus par les participants :

  1. Nous réaffirmons que les ressources naturelles appartiennent aux citoyens des pays africains.
  2. Nous reconnaissons la nécessité d’assurer l’accès à une électricité et à une eau propres, fiables et abordables, mais aussi à d’autres services sociaux de base, tels que la santé et l’éducation pour l’Afrique.
  3. Nous constatons que l’accès à l’énergie est également lié à la transition énergétique en termes d’utilisation de la biomasse, du charbon de bois et de la déforestation associée pour les besoins de base.
  4. Nous reconnaissons que le contexte africain est différent. Il est nécessaire de fournir la technologie et la capacité technique pour un développement responsable, propre et durable des ressources naturelles.
  5. Nous reconnaissons que des revenus et des ressources sont nécessaires pour alimenter la transition et qu’il est nécessaire d’investir davantage dans l’énergie verte en Afrique.
  6. Nous reconnaissons que, bien que le continent ait historiquement eu une empreinte carbone plus faible, c’est l’une des régions les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Nous reconnaissons la nécessité de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.
  7. Nous reconnaissons la nécessité de mieux utiliser le pétrole, le gaz et les minéraux critiques par le biais de la transformation et du raffinage domestique, afin d’ajouter de la valeur et de transformer les économies du continent.
  8. Nous soulignons la nécessité pour les pays africains de collaborer davantage pour soutenir le commerce continental et le développement des infrastructures.
  9. Nous reconnaissons le rôle essentielle de la transparence, de la bonne gouvernance et de la redevabilité pour assurer que les ressources contribuent au développement continu de la population africaine.